Le Pas du Gué de la Reine

En ce samedi matin IVe jour des calendes d'août MCDLVIII [jeudi 29 août 2010], veille de pas d'armes, charpentiers et manouvriers s'affairaient à décorer et mettre en place le champ clos, installé pour la circonstance et le thème du pas, de part et d'autre du ruisseau de Dons, non loin du village de Vinassan [1].

Une tribune, appelée hourt, fût montée pour que les notables & l'entrepreneur, héraut & juge, puissent assister au pas. Elle était couverte et à l'intérieur étaient disposés une rangée de bancs et des draps sont accrochés à l'extérieur.

Les lices furent délimitées par des poteaux sur un emplacement préalablement nettoyé de deux cents pieds de longueur - soixante mètres - sur cent vingt pieds de largeur - trente-six mètres. L'emplacement fût recouvert de sable pour la sûreté des chevaux. En son milieu une barrière appelée toile délimitait l'espace en deux. Elle était une sécurité pour les jouteurs car elle leur évitait un choc frontal.

Les tentes, ou pavillons, aux couleurs des champions, furent dressées aux entrées opposées des lices. Elles étaient destinées aux champions pour leur permettre de revêtir leur armure avant le combat.

En fin de journée, tout était fin prêt. Il ne manquait plus que le premier champion, à savoir Finubar Anar, touche l'écu du gardien de pas, Lop-Guilhem, suspendu à un endroit bien visible, pour que le pas d'armes débute...
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[1] Cf. Géoportail -> Vinassan -> Cartes IGN.
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Sources : VAN DER NESTE Evelyne (préface de PASTOUREAU Michel), Tournois, joutes et pas d'armes dans les villes de Flandres à la fin du Moyen Age (1300-1486), "Mémoires et documents de l'Ecole des Chartes" (Thèse d'histoire de l'Ecole des Chartes, 1994), Ecole des Chartes, Paris, 1996, 1 vol., p. 69-85.

Un valet d'armes aida Lop-Guilhem à mettre son harnois blanc de tournoi :

Le valet lui posa d'abord un pourpoint, vêtement rembourré pour amortir les coups, avec son laçage complet.
Puis, il descendit au niveau des jambes pour poser les jambières complètes par suspension à la ceinture, les cuissots et les grêves par une attache latérale. Il laça des rondelles.
Puis, il posa aux pieds des solerets et éperons.
Puis, il posa à la taille la jupe de mailles.
Puis, il posa la cuirasse par verrouillage latéral, suspendit la braconnière et le garde-reins.
Puis, il posa des garde-bras et avant-bras par, bouclages supérieurs et latéraux.
Puis, il posa des rondelles par laçage d'aiguillettes se soie ou de peau.
Puis, il posa la cotte d'armes aux couleurs du chevalier gardien du Pas, Alybon.
Puis, il posa la coiffe sur la tête du cavalier et son laçage.
Puis, il posa le heaume verrouillé latéralement et abaissa la visière.
Puis, il posa le timbre par laçage.
Puis, il posa le lambrequin que l'on fiche sur la broche du timbre et attacha la courroie mentonnière sous la vue du heaume.
Puis, il posa les gantelets.
Puis, il posa l'épée et l'écu et leur fixation à l'armure pour ne point être désarmé. L'épée fut suspendue par le pommeau et reliée à l'avant-bras à l'aide d'une chaînette. L'écu fut suspendu au cou par la guige.
La lance fut donnée à Lop-Guilhem sur le cheval. Elle était ferrée d'un rochet s'écartelant en trois bouts arrondis forgés dans un fer non trempé et blanchi, afin de ne point perforer l'armure en cas d'atteinte.

Une demi-heure après, Lop-Guilhem, ainsi accoutré, était prêt à recevoir le premier champion...
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Sources : Le Livre des Tournois du Roi René d'Anjou (vers 1460), Herscher, Paris, 1986, p. 80 b.-c.

Le Vicomte, désormais juge-diseur de ce Pas, s'avança alors devant les hourts, pour clamer :

-« Oyez, oyez ! Madame la Reine Guenièvre a placé au Gué le chevalier Alybon, pour le garder et en interdire le passage !

Lop-Guilhem, Senhèr de Marmorieras, est Alybon, le Gardien du Pas !

Aux honneurs, seigneurs, chevaliers et écuyers ! Aux honneurs ! Soyez Lancelot qui défit Alybon ! »

Et comme le premier s'avançait, et que c'était le vassal du Chevalier des Pyrénées, celui-là sourit, et reprenant de plus belle, clama :

-« S'avance Finubar Anar, Senhèr de Trilhà !
Se cal de bravaires, soi !*
Coupez cordes et heurtez bataille quand vous voudrez !
Coupez cordes et heurtez bataille quand vous voudrez !
Coupez cordes et heurtez bataille quand vous voudrez ! »

Et il fallait de la voix pour que d'un bout à l'autre de la lice, où le Gardien attendait, on entendît le juge diseur. Car par trois fois répétée, cet appel signifiait le début de l'affrontement, et le Gardien ouvrait la danse.

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*S'il faut des braves, j'en suis (cri de Finubar)

HRP - Calcul des bonus & malus :

Lop-Guilhem :
- A la lance : +1 de par sa force (niveau) mais aucun autre bonus car c'est un jouteur novice, soit un bonus de +1 à la lance uniquement, bonus à ajouter au jet de dés, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à la lance ;
- A l'épée : +1 de par sa force (niveau) mais aucun autre bonus car c'est un escrimeur novice soit +1 de bonus, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à l'épée ;

Finubar :
- A la lance : +3 de par sa force (niveau) soit +3 de bonus à la lance uniquement, bonus à ajouter au jet de dés, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à la lance ;
- A l'épée : +3 de par sa force (niveau), +1 grâce à son expérience, mais -1 à cause de son handicap, soit +3 de bonus à l'épée, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à l'épée.

En somme,
à la lance :
- lorsque Lop-Guilhem engagera le combat contre Finubar, il aura un bonus de +1, diminué de celui de son adversaire +3, soit +1-(+3)=-2, qu'il devra soustraire aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à la lance.
- mais Finubar à son tour, aura un bonus de +3, diminué de celui de son adversaire +1, soit +3-(+1)=+2, qu'il devra ajouter aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat de lance.
à l'épée :
- lorsque Lop-Guilhem engagera le combat contre Finubar, il aura un bonus de +1, diminué de celui de son adversaire +3, soit +1-(+3)=-2, qu'il devra soustraire aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à l'épée.
- mais Finubar à son tour, aura un bonus de +3, diminué de celui de son adversaire +1, soit +3-(+1)=+2, qu'il devra ajouter aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à l'épée.
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P.S. : le tableau du combat à la lance est ici : [HRP] Pas d'armes de l'automne 1458 [2010].

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'Alea jacta est' :

Résultat :

Le vieux loup de Trillà se prépara à lancer son Ardennais au galop.

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'Alea jacta est' :

Résultat :

[HRP]J'espère avoir tout compris Freud...j'additionne mes résultats + mes modificateurs et je fais un RP autour de ça.[/HRP]

Après que le têtu Ardennais répondit aux ordres de son cavalier, ce dernier afin d'égaliser le poids se porta légèrement sur la droite, la lance de son adversaire manqua de toucher son écu, cependant, une ouverture se présenta pour le manchot et il réajusta sa lance pour toucher l'écu du jeune Lop-Guilhem.

Lors de l'impacte un bruit de métal se fit entendre et des brisures de bois volèrent en éclat.

Lorsque les deux cavaliers firent demi-tour, l'Amiral fit un geste d'arrêt à son adversaire et fit stopper sa monture à sa hauteur.

- Seigneur, allez-vous bien? L'impacte à été violent. Souhaitez vous peut-être vous faire panser et voir si rien n'est passé outre votre défense?

Le vieux soldat était très inquiet et ne souhaitait point forcer le jeune homme à concourrir. Ca aussi c'est ce qu'on appele un esprit chevalresque.

[HRP]En effet! désolé, voilà modifié[/HRP]

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'Alea jacta est' :

Résultat :

Le manchot descendit de son Ardennais.

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'Alea jacta est' :

Résultat :

Lop_Guilhem se trouvait dans une bien fâcheuse posture : non seulement son adversaire avait réussi à briser sa lance du premier coup, ce qui était rare, mais il avait aussi réussi à le faire mordre la poussière dès le premier échange... Là, il comprit que la jeunesse et l'intégrité physique ne seraient pas forcément les meilleurs atouts. Le vieux briscard manchot qu'était Finubar le lui avait brillamment montré.

Sans rancune, au contraire, il se résigna :

« Oui, je m'avoue vaincu. »

Il fit appeler son écuyer afin qu'il aille le relever de cette chute inattendue.

Voyant que le jeune Noble fit appel à son écuyer, Finubar fit signe d'arrêter au même jeune écuyer.

Il prit le temps de ranger son épée dans le foureau, puis se pencha vers Lop_Guilhem en lui tendant la main.

- Levez-vous, Seigneur! Lui lança t-il.

L'aidant à ce relever, il lui murmura.

- Ne soyez pas trop hardi, Seigneur, examiner et étudier votre adversaire, frapper le là où il ne s'attends pas ou à sa faiblesse.

Sur le hourt

« Dedieu! Ca sent le pâté, tendance achement faisandé, en plus ». Oui, le Nain aime les figures de style qui en sont dépourvues, de style. Parce que regarder son quart de frère jouer à Icare, et avec la chute s'il-vous-plaît, on admirera au passage la conscience professionnelle de l'initialonyme de feu le roy d'armes, à honnêtement penser, ça le refroidissait plutôt quatre fois qu'une. Bon, d'accord, papaaaaaaaaaa l'avait entraîné, et pas avec des cure-dents, mais n'empêche que vu d'l'extérieur du heaume, ça donnait de suite un autre... relief à la chose.

Et dire qu'il s'était dit que regarder la première passe avant d'aller s'armer, il en avait amplement le temps, ça lui permettrait d'améliorer sa technique... Là, la seule chose qui s'affinait, c'était sa confiance en soi. CornedeLucifer, qu'est-ce qui lui avait pris de s'inscrire à ça. Surtout que papaaaaaa avait du ret'nir ses coups, c'était pas possible autrement. Le manchot, là, lui, il en ferait pas de même, non, lui il était là pour gagner. « Qu'est-ce que je vais prendre cher moi »...

Puis en plus le nouveau seigneur, qui devait avoir une pratique martiale bien plus développée que lui, réussissait même pas à soulever sa lame. Notez, en même temps, il pourra pas faire pire. Ca lui fait même une excuse toute trouvée. Et pour sur qu'elle servira, parole de bâtard.

Mais bon, pas question de se laisser voir hésitant. On déglutit, bien, on ajuste son pourpoint, bien, on redresse un peu la tête, bien, et on affiche un air relâché et sur de soi... Mouais... Bon, ça ira pour cette fois, mais t'attends pas à la mention non plus... Et enfin, hop, direction la tente, l'était temps qu'on s'occupe de son corps à lui, 'fin de l'protéger quoi, bande de pervers...

HRP - Calcul des bonus & malus :

Lop-Guilhem :
- A la lance : +1 de par sa force (niveau) mais aucun autre bonus car c'est un jouteur novice, soit un bonus de +1 à la lance uniquement, bonus à ajouter au jet de dés, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à la lance ;
- A l'épée : +1 de par sa force (niveau) mais aucun autre bonus car c'est un escrimeur novice soit +1 de bonus, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à l'épée ;

Skip Lo Casalièr :
- A la lance : +3 de par sa force (niveau) soit +3 de bonus à la lance uniquement, bonus à ajouter au jet de dés, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à la lance ;
- A l'épée : +3 de par sa force (niveau), +1 grâce à son expérience, soit +4 de bonus à l'épée, à modérer avec celui de son adversaire, avant de lire le résultat sur le tableau du combat à l'épée.

En somme,
à la lance :
- lorsque Lop-Guilhem engagera le combat contre Skip Lo Casalièr, il aura un bonus de +1, diminué de celui de son adversaire +3, soit +1-(+3)=-2, qu'il devra soustraire aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à la lance.
- mais Skip Lo Casalièr à son tour, aura un bonus de +3, diminué de celui de son adversaire +1, soit +3-(+1)=+2, qu'il devra ajouter aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat de lance.
à l'épée :
- lorsque Lop-Guilhem engagera le combat contre Skip Lo Casalièr, il aura un bonus de +1, diminué de celui de son adversaire +4, soit +1-(+4)=-3, qu'il devra soustraire aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à l'épée.
- mais Skip Lo Casalièr à son tour, aura un bonus de +4, diminué de celui de son adversaire +1, soit +4-(+1)=+3, qu'il devra ajouter aux jets de dés, avant lecture du tableau du combat à l'épée.
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P.S. : le tableau du combat à la lance est ici : [HRP] Pas d'armes de l'automne 1458 [2010].

Lop-Guihem était à nouveau prêt à affronter un nouveau champion, résolu cette fois, à montrer enfin sa vaillance. La première chose, s'était d'impressionner l'adversaire. A cette fin, il prit sa plus grosse voix pour répondre au défi lancé par Skip Lo Casalièr :

« Vous ne passerez paaaaaaas ! »*

Et il lança son cheval au galop...
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* Voix étrangement similaire à celle d'un vieux barbu à la robe blanche tenant tête, sur un pont étroit, à un monstre cornu crachant du feu...